« PlaceS », projet de territoire 2025 autour de la création de « Survivante »

En 2025, Le Lien Théâtre poursuit son travail artistique à Saint-Priest avec un nouveau projet de territoire intitulé PlaceS. Cette démarche s’inscrit dans la continuité de la médiation engagée depuis plusieurs années avec les jeunes de Saint-Priest, et fait écho à la nouvelle création professionnelle de la compagnie : Survivante.
Au cœur de cette nouvelle exploration : la question de la place — celle que l’on occupe, que l’on cherche, que l’on nous donne ou que l’on prend. Une thématique aux résonances multiples, qui traverse les parcours individuels, les dynamiques collectives et les espaces partagés.

Explorer la place entre soi et les autres
Place est un mot polysémique, riche de sens et parfois de contradictions : gagner sa place, faire de la place, perdre sa place ou la céder. Comment est-ce qu’on la perd, comment est-ce qu’on la reprend, comment est-ce qu’on résiste ? À travers cette idée, nous souhaitons interroger la manière dont chacun·e se situe : dans le monde, dans son quartier, dans sa famille, dans son corps, dans les relations amoureuses.
Les ateliers que nous proposons dans le cadre de PlaceS invitent à explorer ces questionnements à partir du vécu des participant·es. Comment le contexte social, le genre, les rapports de pouvoir ou les expériences personnelles influencent-ils la place que l’on occupe ? Quelle est la part du choix, de la contrainte, du rêve ou de la résignation ? Quelles sont les injonctions rencontrées  ? Nous interrogeons aussi la manière dont certaines places peuvent se refermer sur nous, sous l’effet de pressions, d’injonctions ou d’emprises.
Ces rencontres ouvrent un espace de parole, d’expression et de jeu où les jeunes peuvent observer, raconter, jouer leur vécu et en inventer d’autres.

Un processus de création partagée
Comme dans les précédents projets du Lien Théâtre, la démarche repose sur une création participative mêlant habitant.es, jeunes et structures du territoire : la MJC Jean Cocteau, le Pôle Zodiac, le centre social de l’Olivier, la Maison de quartier Farrère. De la première improvisation à la restitution publique, le théâtre nous sert d’outil pour penser ensemble, dire autrement, faire chœur.
Chaque atelier constitue une étape de réflexion collective autour des places sociales, intimes et symboliques que nous habitons : la place du genre, la place de la parole, la place laissée aux autres. Ces explorations sensibles, entre mouvements, voix et récits, nourriront la création amatrice qui sera présentée le 25 octobre 2025 à la MJC Jean Cocteau, en parallèle de la sortie de résidence de Survivante.

Ma place je l’arrache
Aux élèves qui rient entre eux dans une langue que je ne comprends pas
Aux mots trop rapides, aux phrases qui m’échappent
A la langue française, à sa grammaire incompréhensible, à ses pièges
Aux professeurs qui doutent de moi
Aux silences de la classe quand je n’ose pas parler
Aux regards qui me jugent
Aux sourires qui me testent
Aux heures de solitude
Au temps, à la douleur et au doute

 

Les ateliers et stages sont menés par Mathieu Flamens, David Belmonte et Aurore Balestra.

Projet de territoire en partenariat avec la MJC Jean Cocteau, le service politique de la ville de Saint-Priest, la MDQ Claude Farrère, le CS de l’Olivier, le Pôle Zodiac, la Métropole, la DRAC AURA, l’Amicale du Nid.


En résonance avec Survivante
Le projet PlaceS dialogue étroitement avec la pièce Survivante, la nouvelle création professionnelle du Lien Théâtre (voir cet article pour plus de détails).
Survivante raconte l’histoire d’Océane, une adolescente de 15 ans happée dans un système d’exploitation sexuelle. En quête d’amour et de reconnaissance, elle se retrouve piégée dans un cycle de violence orchestré par Renzo, un loverboy  : un proxénète. À travers ce récit poignant, nous abordons les questions des violences systémiques, du consentement, de la dignité, des violences intrafamiliales, sexuelles et du psycho-trauma. Nous travaillons en partenariat avec l’Amicale du Nid, association engagée contre l’exploitation sexuelle et de prévention.

Des scènes ont été présentées à des jeunes et le résultat est sans appel : ces jeunes sont profondément touché.es par le réalisme des scènes, qui les renvoient à leur propre réalité et qui lèvent le voile sur des violences présentes en masse, dans les classes, dans les familles, sur les réseaux.
En écho, PlaceS offre un espace d’expression et de prévention où la parole des jeunes et des habitant·es vient interroger les mécanismes de domination et d’injustice. 
À travers cette démarche nous souhaitons renforcer le pouvoir d’agir, prévenir, éveiller l’esprit critique et construire ensemble d’autres possibles.