Le dos au mur s’inspire de ces hommes et de ces femmes que nous avons rencontrés, de leur parcours judiciaire et de la recherche conjointe avec nos partenaires institutionnels, spécialisés dans l’accompagnement des hommes auteurs et des femmes victimes…
Dès ses premiers projets, le Lien théâtre s’engage dans la création de spectacles qui explorent les fondement de l’égalité dans les rapports entre les femmes et les hommes et dans les relations amoureuses. Plusieurs spectacles de la compagnie abordent déjà le consentement amoureux, le harcèlement sexiste ou les violences sur conjoint⸱e (T’es pas mon genre, Projet H, Happening, Respirs). Sois-belle et tais toi (création 2020) est un spectacle de théâtre documentaire fruit d’un premier travail de recherches à partir de ressources historiques, données actuelles et surtout échanges avec de nombreuses personnes directement concernées par les violences dans le couple. Joué aussi bien dans les théâtres que dans des lieux non dédiés, le spectacle est également présenté aux auteur⸱es dans le cadre des stages de responsabilisation ordonnés par le Tribunal de Lyon et organisés par le Centre de Prise en Charges des Auteurs de violences conjugales (CPCA) de Lyon. Ces rencontres constituent le point de départ de cette nouvelle création.
Violences dans le couple : portraits au masculin
Exploration théâtrale du parcours judiciaire d’hommes auteurs de violences, Le dos au mur s’attache à dévoiler leurs histoires depuis leur garde à vue, jusqu’à leur procès et au-delà, incluant les mesures judiciaires et les soins obligatoires qui leur sont imposés.
A travers le parcours judiciaire et psychologique de ces hommes, la pièce vise à susciter une réflexion profonde sur les origines de la violence et les possibilités de changement. À travers le récit de leur déni initial, Le dos au mur révèle le processus douloureux de prise de conscience qui s’opère en eux.
La pièce aborde alors la souffrance intérieure de ces hommes et leur lutte pour se transformer. Elle permet d’ouvrir une réflexion sur la manière dont la société peut mieux accompagner ce changement nécessaire. Elle interroge également les limites de la justice et des mesures punitives face à des comportements profondément ancrés.
En offrant un regard nuancé sur ces parcours difficiles, Le dos au mur aspire à sensibiliser le public à la complexité du phénomène de la violence conjugale, tout en soulignant l’importance de la responsabilité personnelle et collective. La pièce propose une voie vers une compréhension plus profonde de la réconciliation entre le passé et le présent, entre l’héritage de la violence et la promesse de l’égalité.
presse et avis
« Le Dos au mur est une pièce remarquable dans tous ses aspects. Les comédien·nes sont tous·tes excellent·es, justes, émouvant·es. Le texte est à la fois naturel, informatif, précis, dur, intime ; la mise en scène, inventive et efficace, sans jamais perdre le fil ou son spectateur. Tout fonctionne à merveille, s’imbrique et se renforce.
Une scène résume peut-être mieux l’impression que, personnellement, j’en retire. Ces quatre minutes environ, un peu après le mitan de la pièce. Un passage muet, presque une danse, où les trois couples jouent et rejouent chacun sa scène de violence conjugale, en alternance, avançant dans sa scène, reproduisant les mêmes gestes, exprimant les mêmes émotions, colère, peur, douleur, détresse…
Des couples pris dans leur boucle de violence, leur propre petit enfer dont ils ne parviennent pas à sortir. Quatre minutes qui engendrent chez le spectateur un mélange de sensations qui s’entrechoquent. On apprécie la beauté plastique absolue de ce passage, la dimension chorégraphique rehaussée par le côté cyclique de la musique (un mashup de Philip Glass et Blondie), et dans le même temps on s’interroge sur ce sentiment esthétique, sur la possibilité de trouver belle une situation aussi inacceptable, brutale.
Cela nous renvoie – et me renvoie particulièrement, en tant qu’homme – au spectacle terrible de la violence, et à notre passivité de spectateur. On étouffe avec ces couples. Et on se dit que cette boucle ressemble un peu à celle dans laquelle les réseaux sociaux nous enferment ; une bulle d’isolement, de biais de renforcement, d’ignorance de l’autre. De violence. De cette violence qui se niche dans les recoins les plus reculés, les moins explorés, et qu’une pièce comme Le Dos au mur, heureusement, éclairent d’une lumière nouvelle. »
Rue Haute, 26 novembre 2024 (lire le très bel article complet)
Éclairage pédagogique
Le spectacle peut s’insérer dans un dispositif artistique complet. Un dossier est disponible sur demande.
Texte : Matheo Alephis
Mise en scène : Anne-Pascale Paris
avec : Emilie Alfieri, David Belmonte, Juliette Charré-Damez, Laurent Méra, Claudette Rumler, Kevin Texier.
Assistanat à la mise en scène : Marie Janvier
Lumières : Davy Dedienne
Scénographie : Sabine Algan
Univers musical : Laurent Frick
Chorégraphie cascades : Kévin Texier
Médiation artistique : Aurore Balestra
Production et Diffusion : Sophie Garac
Administration : Carolane Guillard
Public : à partir de 14 ans
durée : 1h50
Partenaires : La Délégation aux droits des femmes et à l’égalité entre les femmes et les hommes du Rhône, la Ville de Lyon, la Ville de Saint-Priest, le Service de Contrôle Judiciaire et d’Enquête (SCJE), le Centre de Prise en Charge des Auteurs de Violences Conjugales (CPCA), Citoyens et Justice, Filactions, Feeling, la MJC Jean Cocteau, le Théâtre Astrée, la FNACAV – lutte contre les violences familiales et conjugales, Viffil – SOS femmes.
Pour les prochaines dates, voir notre calendrier !