Projet H, manuel de combat

Projet H ne raconte pas d’histoire mais délivre des moments de vie de femmes, des moments pénibles, de peur, de dégoût, des moments d’effondrement mais aussi des désirs de révolte.



L’HISTOIRE

Ces femmes ont pour point commun d’être harcelées parce qu’elles sont femmes.

De tableau en tableau, elles nous font entendre des témoignages de harcèlement de rue ou dans les transports. On suit dans son entreprise Carine qui ne sait pas comment gérer les cadeaux et compliments de son patron. Vient le tour d’Erika, en couple, qui subit humiliations et brimades de son mari. Puis Élise, adolescente lycéenne, victime de cyber-harcèlement.

Tout à coup, les comédiennes interrompent la représentation, épuisées par la violence des scènes. Un échange entre comédiennes-comédiens s’invite sur scène et dans la salle…

LE SUJET : Théâtre-témoignage

À travers les témoignages de femmes victimes de harcèlement sexiste, Projet H, manuel de combat met en exergue les similitudes dans les situations de harcèlement. Qu’il s’exerce dans la rue, sur internet, à la maison ou dans les transports, le corps de la femme est objectivé, jugé, inspecté par le regard de l’homme et peut s’accompagner de commentaires évaluateurs ou sexuels.
Autre ressemblance : le harcèlement sexuel est une expérience banale pour les femmes. Comme il est fréquent pour elles d’avoir été victimes de ce type de comportement, le harcèlement sexuel semble être une part inévitable de leur existence.
Le spectacle permet de déceler les mécanismes sexistes qui maintiennent les inégalités entre les sexes.
Le spectacle n’est pas revendicatif, il ouvre le dialogue entre femmes et hommes et questionne la bataille à mener pour un changement de mentalités qui permettrait une égalité réelle.

CARINE : Écoute ça me dérange pas de rester tard mais j’aimerais que tu arrêtes de m’envoyer des sms tout le temps même la nuit c’est indécent depuis des semaines et tous ces cadeaux que tu me mets dans les tiroirs ça a assez duré.
ANTOINE : C’est pas de ma faute tu m’excites quand je te vois j’en peux plus je suis un mec c’est comme ça.
Note d’intention

Le texte de Matheo Alephis est construit en deux parties.
La première partie est organisée en différents tableaux et propose des portraits de femmes victimes de harcèlement sexistes et sexuels dans différentes situations.
Chaque tableau commence par le regard de l’homme sur la femme, un regard qui juge et évolue, un regard qui disqualifie et laisse entendre : tu es à moi, tu m’appartiens, je suis plus fort que toi.
Si la femme victime de harcèlement subit au début de la situation, elle se bat, se révolte et cherche des solutions pour se sortir de la relation qui la dévalorise. Certaines y arrivent, d’autres perdent le combat.
La deuxième partie et conclusion n’est plus témoignages ni fiction, c’est un dialogue entre comédiennes et comédiens, entre comédien.ne.s et spectateur.ice.s, entre féminin et masculin, entre femmes et hommes, dans une volonté d’égalité.
 

presse et avis

« Le Lien Théâtre a réussi l’exploit d’allier émotion et justesse. La pièce n’est jamais dans l’exagération ni dans la culpabilisation de l’homme et elle permet de réconcilier hommes et femmes, tout en montrant la réalité de notre monde actuel. À voir absolument. » 
Collectif MeeToo Lyon


« L’ambiance de la pièce a su faire ressortir le côté très pesant, pétrifiant des situations vécues par ces femmes. Pour certaines des violences abordées (notamment les scènes de rue), je me suis totalement reconnue. Je suis heureuse de constater que ce sujet, encore souvent trop tabou, a pu être traité par la voie (la voix) du théâtre… »
Christiane Boulos, une spectatrice.

 

Parcours du spectacle

Ce spectacle a été créé avec l’aide et la collaboration de :

  • Thérèse Rabatel, adjointe au maire déléguée à l’égalité femmes-hommes de la ville de Lyon,
  • le service sécurité prévention de la ville de Lyon,
  • les assistants de service social des 8e et 4e arrondissements de la ville de Lyon,
  • les juristes des Maisons de Justice et de Droit de la ville de Lyon,
  • l’association Filactions,
  • le collège Gabriel Rosset (Lyon 7).

Commande de la Ville de Lyon (Mission Egalité et CLSPD) pour le festival « Brisons le silence contre les violences conjugales », porté par l’association Filactions dans l’agglomération lyonnaise. Premières représentations en novembre 2018 au collège Gabriel Rosset, à l’université Lyon 3 et à l’Hôtel de ville de Lyon.

 

Éclairage pédagogique

Le spectacle peut s’insérer dans un dispositif artistique complet. Un dossier est disponible sur demande.

Spectacle débat

Le spectacle est un prétexte à mieux comprendre les principes du harcèlement et des attitudes et actions à engager pour lutter contre.
Il déclenche le débat sur le modèle dominant masculin soi-disant naturel présent encore dans la vie quotidienne et dans les pensées des femmes et des hommes.
Il ouvre sur les avancées en faveur de l’égalité entre les femmes et les hommes et sur le changement des mentalités qui s’opère.
Après le spectacle, les échanges sont animés par des professionnel-le-s de l’égalité femmes-hommes : sociologues, juristes, assistants de service social ainsi que par des élu-e-s en charge de l’égalité.

Projet H, spectacle du Lien Théâtre. © Ernesto Timor (photo et graphisme).

Texte : Matheo Alephis
Mise en scène : Anne-Pascale Paris
AVEC : LYSIANE CLÉMENT ou ÉMILIE ALFIERI, MANON GAUTHIER ou SIDONIE LARDANCHET, THOMAS GIRAUD ET VALÉRIAN MOUTAWE ou MILAN FILLOQUE
Lumières : Davy Dedienne
Scénographie : Sabine Algan
Public : Deux versions, ADULTES et ados
À PARTIR DE 14 ANS / 4e-Lycée
durée :  1h10
Partenaires : Filactions, Ville de Lyon-Mission Egalité, Ville de Lyon-CLSPD
 

Pour les prochaines dates, voir notre calendrier !


 

Un spectacle adapté selon les publics

Public collège

  • harcèlement dans la rue et les transports
  • harcèlement dans les rapports amoureux
  • harcèlement dans le cadre scolaire

Tout public

  • harcèlement dans la rue et les transports
  • harcèlement dans le couple et la famille
  • harcèlement au travail
  • harcèlement dans le cadre scolaire

 


 

La question de l’égalité n’est pas une question mineure, elle n’est pas une affaire qu’on peut traiter par une Journée de la femme, c’est un problème politique majeur. Il m’apparait que c’est ce modèle-là de hiérarchie et de discrimination qui est à la base et à la racine de tous les modèles de discrimination et de racisme qui s’en sont suivis. Leur forme s’exerce à partir de tous les modèles dominant-dominé : maître-esclave, noir-blanc… leur forme s’exerce à partir des canons qui ont été édifiés sur ce modèle-là : le rapport des sexes.

(Conférence de Françoise Héritier donnée dans le  cadre du cycle « Quarante ans de recherche sur les femmes et le genre », Paris, 2009.)