A l’EPM (Etablissement Pénitentiaire pour Mineurs du Rhône) s’est achevée vendredi 1er août la période de recherche/création autour de l’œuvre de Martin Eden de Jack London, projet commun entre l’EPM, le Théâtre National Populaire et Le Lien Théâtre.
Depuis avril 2025, pendant 4 semaines de vacances scolaires ainsi que tous les vendredis après-midis, nous avons exploré cette œuvre avec les jeunes.

Martin Eden, c’est l’histoire d’un jeune de « classe populaire » qui tombe amoureux d’une jeune « bourgeoise ». Par amour, Martin veut se hisser à son niveau en lisant, en s’instruisant. Martin veut devenir écrivain ! Ceux qui vont l’encourager, le soutenir ne seront pas nombreux et Martin va sombrer dans la misère. Quand le succès, la célébrité arrivent enfin, Martin n’a plus goût à la vie ni à l’amour.
Depuis avril, nous avons rencontré une cinquantaine de jeunes détenu.e.s qui se sont emparé.e.s de l’œuvre pour l’adapter dans leur propre version.
Merci les jeunes pour ces moments rares de création partagée, dans le respect, le plaisir d’apprendre et de jouer.
Dans un contexte particulièrement difficile, merci aux services éducatifs de l’EPM et à l’Administration Pénitentiaire.
Merci de nous permettre de continuer à créer, ici.
Merci au Théâtre National Populaire pour ce projet qui nous rassemble.
On se retrouve en septembre et octobre pour les répétitions de Je suis Martin, d’après l’œuvre de Jacques London, revisitée par les jeunes de l’EPM du Rhône.
Représentations à l’EPM et au TNP en octobre.
J’étais le même ! Et maintenant vous me gavez quand alors vous m’avez laissé mourir de faim, vous m’avez fermé votre maison, vous m’avez renié, tout ça parce que je ne voulais pas « chercher une situation ».
J’étais le même, tout ce que j’ai fait était déjà fait.
À présent, vous vous interrompez respectueusement quand je vous parle, vous vous suspendez à mes lèvres, vous buvez avec admiration la moindre de mes paroles.
Et pourquoi ? Non pas parce que je suis Martin Eden, un bon garçon, pas complètement idiot, mais parce que je suis célèbre, parce que j’ai de l’argent, beaucoup d’argent.
Je vous dirais que la lune est un fromage vert, que vous applaudiriez, ou du moins que vous n’oseriez pas me contredire, parce que je suis riche.
Et je suis le même qu’alors, quand vous me rouliez dans la boue, sous vos pieds.